Fauvisme
La Cheminée, 1928
« J’essaye de tirer mon œuvre du limon de la terre », dit-il. Des paysages et scènes domestiques qu’il observe, Braque ne reproduit que l’essentiel.
Le Port de L’estaque, Automne 1906
En 1907, Georges Braque peint le port de la Ciotat. Pour saisir les couleurs, les lumières mouvantes, vibrantes, il procède par touches. Les dominantes rose et jaune se retrouvent en plusieurs points du tableau. Sur le sol. Dans les rochers. Dans l’eau de la mer au deuxième plan. Sur les façades des maisons au troisième plan. Ainsi, notre œil relie d’un seul coup le premier et le dernier plan, sans même qu’on en prenne conscience.
Couleurs douces ou violentes ? À Marseille, en automne, les lumières sont douces. Pourtant, ici, les couleurs apparaissent aussi comme excessives. Plus fortes que dans la nature. Georges Braque est influencé par les peintres fauves qui, en 1905, avaient libéré la couleur, l’avaient rendue autonome. « C’était une peinture très enthousiaste, dira-t-il plus tard, et elle convenait à mon âge, j’avais vingt-trois ans ».
Au commencement George Braque
Georges Braque est né à Argenteuil-sur-Seine le 13 mai 1882. Son père et son grand-père y dirigent une entreprise de peinture en bâtiment. Il a huit ans lorsque sa famille s’installe au Havre. Georges poursuit ses études au lycée de la ville, tout en assistant aux cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts. A dix-huit ans, il vient à Paris comme apprenti chez un ami de son père.
Après un an de service militaire au Havre, il s’installe définitivement à Paris et s’inscrit à l’académie Humbert. Il y fait la connaissance des peintres Marie Laurencin et de Picabia. A l’automne 1904, il s’installe dans un atelier rue d’Orsel et commence à peintre seul.
Après un bref séjour à l’Estaque, près de Marseille, influencé par le fauvisme, il revient à Paris et il expose six toiles au Salon des Indépendants. Elles seront toutes vendues. Ce succès l’encourage et il retourne dans le Midi.