Cubisme

L’oiseau noir et l’oiseau blanc, 1960

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L’Oiseau noir et l’oiseau blanc, 1960 Huile sur toile 134 x 167,5 cm Collection particulière
L’Oiseau noir et l’oiseau blanc, 1960
Huile sur toile
134 x 167,5 cm
Collection particulière

En 1963, Braque meurt et reçoit les funérailles nationales. Georges Malraux prononce à sa mémoire un éloge funèbre.

Chez Braque, chaque toile devient alors affaire d’équilibre, de rapport de forces entre la forme et la couleur, qu’il tâche de réintroduire après l’avoir sacrifiée aux premières heures du cubisme. Les motifs se répondent, et Braque aborde la composition comme un musicien, multipliant les variations sur le même thèmes. Il se concentre sur les natures mortes, sur des refrains mythologiques (et ces majestueux plâtres noirs incisés de blanc qui illustrent la ‘Théogonie’ d’Hésiode), ou des sujets simples qu’il traite avec une complexité de plus en plus grande, passant parfois plusieurs années sur un tableau. Sa série des ‘Ateliers’, fascinant entassement hétéroclite, sa peinture inquiétante et sourde réalisée sous l’Occupation ou encore ces oiseaux réalisés à la fin de sa vie dont la pureté inonde l’affiche de l’exposition sont autant de manifestations d’une œuvre aussi sensible qu’exigeante que cette déclaration résume parfaitement : « J’aime la règle qui corrige les émotions. »

La Cheminée, 1928

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 « J’essaye de tirer mon œuvre du limon de la terre », dit-il. Des paysages et scènes domestiques qu’il observe, Braque ne reproduit que l’essentiel.

La Cheminée, 1928 Huile sur toile 130 x 74 cm Zurich, Kunsthaus Vereinigung Zürcher Kunsfreunde
La Cheminée, 1928
Huile sur toile
130 x 74 cm
Zurich, Kunsthaus
Vereinigung Zürcher Kunsfreunde

Grand nue, hiver 1907- Juin 1908

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Grand nue, 1907-1908 Huile sur toile 140 x 100 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, dation Alex Maguy-Glass, 2002

Braque et Picasso vont longtemps travailler de concert. Le « Grand Nu », peint en 1908, sera une réponse aux « Demoiselles d’Avignon » de Picasso. Cette œuvre est unique dans l’œuvre de Braque qui ne peignait jamais de personnage. C’est presque le seul qui existe.

Femme nue assise, 1907

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Quand il s’installe à Paris en 1900 afin de terminer son apprentissage, il fait la connaissance des peintres fauves, dont il suit l’exemple. Petit à petit, les paysages se réduisent à l’essentiel, deviennent volumes et la perspective académique disparaît. Les peintures de Cézanne vont radicalement transformer sa manière de peindre, Femme nue assise, est l’une des références du à ce changement. 

Femme nue assise, 1907 Huile sur toile 55,5 x 46,5 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, donation de Louise et Michel Leiris, 1984
Femme nue assise, 1907
Huile sur toile
55,5 x 46,5 cm
Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, donation de Louise et Michel Leiris, 1984

Le Port de L’estaque, Automne 1906

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En 1907, Georges Braque peint le port de la Ciotat. Pour saisir les couleurs, les lumières mouvantes, vibrantes, il procède par touches. Les dominantes rose et jaune se retrouvent en plusieurs points du tableau. Sur le sol. Dans les rochers. Dans l’eau de la mer au deuxième plan. Sur les façades des maisons au troisième plan. Ainsi, notre œil relie d’un seul coup le premier et le dernier plan, sans même qu’on en prenne conscience.
Couleurs douces ou violentes ? À Marseille, en automne, les lumières sont douces. Pourtant, ici, les couleurs apparaissent aussi comme excessives. Plus fortes que dans la nature. Georges Braque est influencé par les peintres fauves qui, en 1905, avaient libéré la couleur, l’avaient rendue autonome. « C’était une peinture très enthousiaste, dira-t-il plus tard, et elle convenait à mon âge, j’avais vingt-trois ans ».

 

Le Port
Le Port de L’estaque, Automne 1906
Huile sur toile
50 x 61 cm
Londres, collection particulière
On long-term loan to the Courtauld Gallery

 

Puis le cubisme

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 Sa peinture tend vers l’abstraction et cela lui déplaît. Pour renouer avec le réel, il innove avec l’introduction directe dans sa peinture d’objets du réel.

Il découvre le cubisme avec Les demoiselles d’Avignon de Picasso en 1908, ce sera déterminant pour lui et son œuvre:
«On s’est dit avec Picasso pendant ces années là des choses que personne ne dira plus, des choses que personne ne saurait plus se dire, que personne ne pourrait plus comprendre.»
Il abandonne alors quasiment le thème du paysage pour se consacrer aux natures mortes. Dans Le Portugais, il ajoute des lettres et des chiffres peints au pochoir. Puis il fera des imitations de matière notamment dans Femme à la guitare (1913). Puis il fait aussi intervenir dans la peinture le collage de papiers peints, de journaux, d’affiches. Cette technique est appelée papiers collés. Il est maintenant plutôt question d’aplats de papier que d’amoncellement de volumes, c’est la phase synthétique du Cubisme.

Les  trois périodes cubistes que distingue l’historien de l’art ont été initiées et développées par Georges Braque : le cubisme cézannien  ou or(1907-1909), analytique (1909-1912) et synthétique (1912-1922)

 

Les Demoiselles d'Avignon, Picasso, 1908
Les Demoiselles d’Avignon, Picasso, 1908

Jusque la fin de sa vie

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Photographie de George Braque
Photographie de George Braque

La Première guerre mondiale interrompt l’étroite collaboration avec Picasso. En 1945, atteint d’une grave maladie, il doit s’arrêter de peindre pendant plusieurs mois. La guerre est pour G. Braque synonyme d’austérité et d’accablement. De 1949 à 1956, il compose les Ateliers, huit toiles aux tons légèrement funèbres et aux couleurs éteintes. Ce sont les fruits des recherches, souvenirs et évolutions du peintre. Ces œuvres sont le couronnement de nombreuses années de travail inconditionnel. Déjà apparu dans ces travaux, le thème de l’oiseau à la forme très schématisée sera très présent. Il s’agit d’un message adressé à son ami Laurens, décédé.

Le peintre réalise aussi de nombreux travaux de décoration comme la sculpture de la porte du tabernacle de l’église d’Assy en 1948 ou, de 1952 à 1953, la décoration du plafond de la salle étrusque du musée du Louvre sur le thème de l’oiseau. Il devint ainsi le premier peintre exposé au Louvre de son vivant. On lui doit aussi la création des cinq vitraux de la chapelle de Varengeville-sur-Mer en 1956.

Georges Braque meurt à Paris le 31 août 1963 au sommet d’une brillante et glorieuse carrière. Il est enterré au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer.